18 dezembro 2013

Um livro estrangeiro por semana ( )

Les enquêtes de
Philip Marlowe


  Gallimard, 1 312 p., 28,50 euros.

Claro que ler Chandler em francês não deve ter
 muita graça mas assinale-se esta valiosa iniciativa editorial

Les feux du Chandler
Por Hubert Prolongeau em Marianne

L'intégrale des romans de Raymond Chandler réunit pour la première fois en France un corpus qui reste l'un des fleurons de la littérature policière.

Enfin ! Cette intégrale des romans de Raymond Chandler, promise depuis longtemps, mérite des saluts à plusieurs titres. Elle réunit pour la première fois en France un corpus qui reste l'un des fleurons de la littérature policière : les sept romans mettant en scène le personnage de Philip Marlowe, devenu depuis l'archétype du détective privé et incarné, entre autres, par un Bogart qui en a vampirisé l'image...

Relire Chandler, c'est encore une fois vérifier à quel point l'absurde barrière entre littérature dite blanche et littérature noire devrait à jamais s'effacer : il est dans ces pages, au-delà d'intrigues parfois confuses et dont, dans le fond, tout le monde se moque, une mélancolie, un désenchantement, un amour de l'humanité face à la laideur des hommes qui placent cette œuvre longtemps considérée comme mineure au même niveau que celle des grands de sa génération, les Faulkner, les Steinbeck, les Dos Passos...

Mais, surtout, nous la découvrons pour la première fois dans des traductions revues et corrigées. La trop mythifiée Série noire, première éditrice du «gentleman de Californie», comme l'appelait son biographe, avait, à l'instar de tant d'autres des auteurs qu'elle a à la fois fait connaître et défigurés, massacré ses textes à coups de traductions argotiques et de coupes... Chaque volume devait faire 254 pages et pas une de plus. Retraduit, Sur un air de navaja, équivalent pour le moins libre de The Long Goodbye, en fait... 384 !

Et ce qui restait n'était guère mieux traité : ainsi elegant young women dans Fais pas ta rosière !, interprétation audacieuse de The Little Sister, était devenu «des gonzesses bien lingées» ! On voit renaître là une écriture dont le classicisme élégant est à cent lieues de la vulgarité sous laquelle on l'a longtemps dissimulé.

On aimerait que la collection «Quarto», qui a fait le même travail pour l'œuvre de Dashiell Hammett, continue sur la voie de ce «mea culpa» nécessaire et redonne également leur lustre aux romans tronqués de David Goodis, Jim Thompson ou Charles Williams...

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